Un Village à Découvir
Et maintenant, flânons le long des rues...
Photo aérienne : MARIPIX, 2 rue Blanquerie à Saint-Hippolyte-du-Fort
Nous allons débuter notre visite avec l’église Sainte Madeleine. Cette église romane date du milieu du XIIe siècle ; elle a été construite extra-muros parce que la chapelle St Jean était devenue trop petite suit au développement du village.
Sur le mur extérieur qui longe la route, on remarque les repères correspondant aux différentes hauteurs des crues du fleuve. Si l’on se repère à l’année 1958, on se rend compte que la route était enfouie sous environ quatre bons mètres d’eau.
Avant de nous engager dans le village, allons admirer le panorama sur le plan d’eau et jetons un coup d’œil sur le château qui nous surplombe, notamment les fenêtres.
Dirigeons-nous vers la vieille ville en franchissant les deux enceintes qui protégeaient le village au XIVe siècle. Nous empruntons maintenant la rue de la madeleine en regardant les numéros impairs (enceinte XIIe siècle) : une porte (XIIe-XIIe siècle) dont les proportions correspondent au nombre d’or ; au 9, la coquille est certainement un remploi d’un haut de niche, on y voit aussi une fenêtre géminée avec un chapiteau sculpté ; au 11,une colonne qui pourrait être un petit autel. Au bout de la rue reste une maison-tour qui formait l’angle de l’enceinte haute. C’est là que passait la draille (chemin de transhumance emprunté par les moutons). Avant de retourner sur nos pas, attardons-nous sur la filature, construite au XIXe siècle et en activité pendant 50 ans.
Repartons maintenant en nous intéressant aux numéros pairs : au 30, on peut voir une porte qui date du XVIIe siècles ; au 22, on trouve une porte chanfreinée (XVIe-XVIIe siècle) ; au 10, la porte présente un linteau taillé en accolade, en pierre, et tout le long on remarque de nombreux arcs en anse de panier (XVIe siècle).
Dans le renfoncement à droite, remarquons la porte XVIe (5) et la rampe en fer forgé (XVIIIe). Nous voilà maintenant dans la rue du château qui était l’accès au castrum féodal ; nous passons devant la "cure", le rempart du XVIe siècle et l’ensemble de la Maison des Dames.
Montons jusqu’à la chapelle castrale Saint Jean et intéressons-nous à son chevet avant d’y enter. Cette chapelle romane (I.S.M.H) date du XIe siècle et est de décor lombard comme en témoigent les dents d’engrenage, les arcatures, les lésènes. C’est une église à nef unique agrandie au XIVe siècle sur les courtines du château (gothique et décor peint XIXe).
Le donjon qui est derrière date des Xe et XIIe siècle, il mesure 27 mètres de haut, et a été surélevé avec des pierres à bossage. Le corps de logis date des XIIe et XIIIe siècle, c’est une demeure privée. (en cours de restauration, I.S.M.H).
Approchons-nous de la demeure seigneuriale(8), énorme bâtisse remaniée au XVIe siècle. Remarquons les arcades et le blason (un écusson inscrit dans un polylobe aux trois rocs d’échiquiers) qui est certainement celui des La Roque. De la place du château (9), nous avons une belle vue sur l’Hérault et sur la maison surélevée au XIXe siècle (magnanerie individuelle) on voit les différentes périodes de constructions depuis le IXe siècle. Revenons vers la chapelle et remarquons les pierres à bossage de la maison d’en face (10). Empruntons la rue du Coulet Saint Jean, accès direct au passage protégé qui passe derrière le donjon et qui permet de voir la sacristie construite dans une tour postérieure. A droite se trouve la maison natale du père Portal (1855-1926) qui a été un des promoteurs de l’union des Eglises et a eu une influence mondiale.
En descendant toujours nous atteignons le passage couvert où se trouve une meurtrière archère. En continuant un peu, l’enceinte est en partie démolie ce qui permet de voir le mode de construction. Au bout de la rue se trouve l’ancien cimetière qui dépendait de la chapelle Saint Jean et en levant la tête, on découvre les vestiges de mâchicoulis sur console.
Nous allons terminer la visite en empruntant la rue de la brèche qui longe les remparts du XIVe siècle démolis sur ordre de Richelieu (milieu du XVIIe siècle). Remarquons au passage les meurtrières pied d’échelle qui permettaient de repousser les envahisseurs.
En continuant jusqu’au bout de la rue, nous revenons à notre point de départ devant l’église Sainte Madeleine.